Le 30 novembre 2023, un sujet de grande importance sera soumis au vote des Suisses : l’initiative « Pour une politique climatique sociale financée de manière juste fiscalement ». Proposée par les Jeunes socialistes, cette initiative vise à instaurer une taxation de 50% sur les successions et les donations excédant un montant précis. Pour les entreprises familiales, cette proposition représente une menace significative pour leur pérennité et pour l’économie suisse dans son ensemble.
Les entreprises familiales, qui jouent un rôle crucial dans l’économie helvétique, se retrouvent sur le front de cette bataille. Elles constituent une part essentielle du tissu économique, représentant une proportion significative des créations d’emplois et de la valeur ajoutée en Suisse. Ces entreprises, souvent transmises de génération en génération, expriment de vives inquiétudes quant à l’impact d’une telle taxe sur leur avenir. En effet, beaucoup d’entre elles pourraient être contraintes de vendre des actifs pour couvrir les coûts liés aux impôts sur les successions.
La position des entreprises familiales peut également être comprise à travers le prisme de la responsabilité sociale. De nombreuses entreprises familiales investissent non seulement dans leurs affaires, mais aussi dans leurs communautés, en soutenant des projets locaux et en créant des opportunités d’emploi durables. En rendant la transmission des entreprises familiale plus complexe et coûteuse, l’initiative pourrait réduire ces investissements, ce qui serait dommageable pour le développement local et régional.
Les opposants à cette initiative soutiennent qu’une imposition aussi élevée pourrait dissuader l’entrepreneuriat et l’innovation. Les jeunes entrepreneurs, en particulier, pourraient être découragés de créer des entreprises, sachant que la transmission de leur entreprise pourrait les mener vers des responsabilités fiscales accablantes. Cela pourrait, à terme, engendrer un appauvrissement du paysage entrepreneurial suisse, considéré comme l’un des plus dynamiques au monde.
D’un autre côté, les initiants de l’initiative arguent quel’argent levé grâce à cette politique fiscale serait utilisé pour financer des projets d’urgence climatique et des stratégies pour une transition énergétique juste. Ils affirment que les plus riches, incluant les héritiers des entreprises familiales, devraient contribuer d’une façon équitable à cette cause sociétale. Cependant, cette logique ne prend pas en compte la réalité de la gestion des entreprises, particulièrement dans le contexte incertain et compétitif actuel.
Ainsi, la bataille autour de cette initiative suggère des questions fondamentales sur l’équité fiscale, l’avenir de l’entrepreneuriat familial et la manière dont la Suisse aborde ses responsabilités envers l’environnement. En résumé, alors que l’initiative vise à mobiliser les ressources pour la lutte contre le changement climatique, elle pourrait en même temps remettre en cause la structure même des entreprises familiales, pilier essentiel de l’économie nationale.
Alors que les électeurs se rapprochent de la date limite du scrutin, il sera crucial que toutes les voix, y compris celles des entreprises familiales, soient entendues et considérées. Le débat sur ce sujet met en lumière non seulement les enjeux économiques, mais aussi les valeurs qui sous-tendent la société suisse : solidarité, prospérité et responsabilité intergénérationnelle.