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Les entreprises familiales s’opposent à l’initiative sur les successions en Suisse

Les entreprises familiales s’opposent à l’initiative sur les successions en Suisse

Le 30 novembre, les électeurs suisses auront l’opportunité de se prononcer sur une initiative phare proposée par les Jeunes Socialistes, intitulée “Pour une politique climatique sociale financée de manière juste fiscalement”. Cette initiative vise à établir un taux d’imposition de 50% sur les successions et les donations qui dépassent un certain seuil. Alors que certains soutiennent cette proposition comme un moyen de financer des politiques climatiques indispensables, de nombreuses entreprises familiales s’élèvent pour défendre leurs intérêts face à cette mesure jugée radicale et potentiellement destructive.

Les entreprises familiales, souvent considérées comme le pilier de l’économie suisse, craignent que cette initiative ne compromette leur avenir. Pour beaucoup, la transmission d’une entreprise à la génération suivante est un acte de solidarité et de continuité. En imposant une taxation excessive sur les héritages, cette initiative pourrait non seulement dissuader les entrepreneurs de transmettre leurs affaires à leurs enfants, mais également mettre en péril l’existence même des petites et moyennes entreprises qui peinent déjà à faire face à un environnement économique concurrentiel.

Hans Müller, représentant d’une association d’entreprises familiales, explique que les successions planifiées sont souvent mises en œuvre sur plusieurs générations, permettant de bâtir une économie solide. “Nous sommes très inquiets de l’impact que cette initiative pourrait avoir sur la croissance économique. Les entreprises familiales jouent un rôle essentiel dans la création d’emplois et le soutien des communautés locales. Taxer de manière aussi drastique les successions pourrait provoquer des ruptures dans ce tissu économique”, souligne-t-il.

De plus, les entreprises familiales se distinguent souvent par leur engagement envers une gestion durable et socialement responsable. De nombreux chefs d’entreprise s’investissent dans leurs communautés et développent des projets qui profitent à l’ensemble de la société. Cela inclut des initiatives en matière d’écologie et de responsabilité sociale, qui peuvent être vues comme en phase avec l’objectif de l’initiative. Pourtant, un déséquilibre fiscal tel que celui proposé pourrait dissuader ces efforts, nuisant ainsi aux objectifs climatiques qu’elle cherche à atteindre.

Les partisans de l’initiative estiment que les impôts sur les successions permettront de financer des politiques qui bénéficient à tous, en particulier aux plus vulnérables, et qu’il est temps de rétablir une certaine équité dans la fiscalité. Cependant, il semble que cette vision ne prenne pas en compte les implications réelles d’une taxation excessive sur les entreprises familiales.

Il est également essentiel de noter que les entrepreneurs ne cherchent pas à éviter leur devoir fiscal, mais ils plaident pour une responsabilité partagée qui ne compromet pas leur héritage. L’impact d’une taxation excessive pourrait conduire à des liquidations d’entreprises, à des pertes d’emplois et à une baisse significative des investissements dans l’économie locale.

Au fur et à mesure que la date de vote approche, la tension monte entre les partisans et les opposants de cette initiative. Une campagne active a été lancée par les entreprises familiales pour faire entendre leur voix, afin de sensibiliser l’opinion publique aux conséquences négatives potentielles de telles mesures. Dans cette lutte pour l’avenir, le dialogue est plus important que jamais, et il demeurera à voir si les préoccupations des entreprises familiales seront suffisamment prises en compte dans les décisions des électeurs du 30 novembre.